Entretien avec Maja Hoffmann, présidente de la Fondation LUMA Arles
Dans le projet du parc des Ateliers, présentant presque autant de facettes qu’il y a de plaques en inox différentes sur la tour Gehry, les Luma Days, qui finissent ce samedi après-midi par une conférence en présence de Françoise Nyssen, sont d’importance pour Maja Hoffmann. La présidente de la Fondation Luma a donné, mercredi, un entretien à La Provence. Elle est sortie d’une discrétion calculée par rapport à un projet à protéger et qui, cette année, va connaître des avancées caractéristiques. Cet été « La Formation », dernier bâtiment à être rénové, sera ouvert au public et aux danseurs du LA Dance Project. Les grues et la base de vie vont quitter le site pour que le parc paysager se mette en mouvement. La notion environnementale, à forte valeur patrimoniale entre Alpilles et Camargue, est ce qui différencie Luma Arles des autres institutions pluridisciplinaires. Les Luma Days invitent à un partage des intelligences pour des scénarios pour Arles dans 10 ans avec comme thème l’hospitalité. « Ce parc je veux le partager avec les Arlésiens » clame Maja Hoffmann. « L’hospitalité, face aux migrations, c’est une solution positive à laquelle nous avons pensée. »
Luma dresse des passerelles entre les différents arts, et même avec les sciences humaines, la science… Est-ce un nouveau laboratoire de la production culturelle d’aujourd’hui ?
Maja Hoffmann : Déjà, on est pluridisciplinaire. Mais Luma n’est pas la seule institution dans ce cas, qui aime autant faire des arts vivants que de la peinture, de la sculpture, des installations… Cela s’est défini ces 30 dernières années et c’est quelque chose d’acquis. Donc de dire par exemple je ne fais que de la photographie, pour moi, ça n’existe pas. Mais de la même façon, dire je ne fais jamais de photographie, ce n’est pas la manière dont je me pose les questions. Un centre culturel, c’est un centre qui est engagé, et qui engage la société autour de lui. Le territoire, les personnes… Le désir de faire ce centre, ce n’est pas pour trouver un siège pour ma fondation, ça, je l’ai depuis le début en Suisse et ça fonctionne. Non, ce projet, sûrement le plus important de ma fondation, je veux le faire ici car la culture engage de plus en plus avec tout ce qu’il y a autour, localement. (…) Mon projet ne parle pas de Luma, il veut parler d’Arles. Pourquoi alors que je suis nomade je m’installe ici ? Parce que j’y suis née, et j’aimerais engager une conversation sur tous les domaines. Est-ce que par la culture, l’apport de connaissances, on peut même à la limite sauver la planète ? Les gens vont dire elle ne sait pas ce qu’elle fait. Je sais très bien ce que je fais, je le sais tellement bien que je pense que ça se sent quand on voit le projet. Il y a des tas de facettes, des tas de couches, et c’est visible même dans la façade du bâtiment. Tout ça a un sens. Enfin, pour le moment, je perds pas mal de temps dans les batailles avec les ingénieurs, parce que les artistes et les ingénieurs ce n’est pas le même esprit. C’est là où va la plupart de mon énergie.
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source : LA PROVENCE